IUCT Oncopole : 10 années au service de l’innovation dans la lutte contre le cancer

Entretien avec

le Professeur Jean-Pierre Delord, Directeur Général de l’Oncopole

Depuis une décennie, l’IUCT-Oncopole cisèle les contours d’un modèle alliant recherche, soins personnalisés et enseignement en oncologie. Une organisation unique dans l’Hexagone.

Quelle est la mission principale de l’Oncopole dans le cadre de la lutte contre le cancer dans l’Hexagone ?

L’Oncopole de Toulouse regroupe plus de 2 000 professionnels qui unissent leurs compétences et leur savoir-faire pour mener à bien les missions de soins, de recherche et d’enseignement en cancérologie.

Chaque année il prend en charge 11 500 nouveaux patients, mène 370 essais cliniques et produit 600 publications scientifiques.

Par le biais de collaborations sanitaires et scientifiques, il contribue à la diffusion des avancées les plus récentes à favoriser un accès équitable aux progrès diagnostiques et thérapeutiques sur le territoire.

Dans ce contexte, comment l’Oncopole se positionne-t-il par rapport aux autres centres de cancérologie en France et en Europe ? Quelles sont vos spécificités ?

L’IUCT-Oncopole a célébré son dixième anniversaire cette année, associant au CHU de Toulouse centenaire, l’Oncopole Claudius Regaud, et plusieurs services d’oncologie du CHU de Toulouse, en lien avec le Centre de recherches en cancérologie de Toulouse.

Cette organisation unique en France a permis de donner un coup d’accélérateur à la recherche en oncologie réalisée par les équipes toulousaines et de développer de nouveaux parcours de prise en charge et de proposer une offre de soin de plus en plus personnalisée aux patients.

À titre d’exemple, le nombre d’essais cliniques a doublé depuis l’ouverture du site en 2014, et ceux de phases précoces représentent 60 % de l’activité de recherche clinique.

Quels sont les domaines thérapeutiques émergents ou les nouvelles technologies (comme l’intelligence artificielle ou la médecine de précision) pleinement intégrés au sein de dans vos travaux ?

Nos équipes intègrent les innovations les plus récentes dans les parcours de soin, à commencer par l’intelligence artificielle et la médecine de précision.

De par notre organisation et nos expertises, nous avons en outre la capacité de participer au développement de thérapies de rupture comme les CAR-T cells et les vaccins thérapeutiques.

Nous avons par exemple inclus tout le panel patient de l’essai clinique européen de la plateforme internationale d’essai vaccinal individualisé pour les cancers rares, notamment certains cancers du poumon ou ORL.

Quelles sont, à l’horizon 2025, vos dix années d’activité. Quels sont les perspectives et votre vision pour l’Oncopole dans les cinq à dix prochaines années ?

Nous avons déjà dépassé nos objectifs initiaux. En passant de 4 612 patients traités en 2014 à près de 11 500 aujourd’hui, la progression de l’activité de soins, de recherche et d’enseignement témoigne du succès de notre modèle intégré.

Les perspectives de développement reposent aussi sur l’amélioration des parcours patients, la digitalisation, la prise en charge de la prévention et la gestion des risques, l’usage raisonné de la santé et la prise en compte des enjeux environnementaux.