La reconnaissance des métiers du médico-social : un enjeu primordial
Depuis plusieurs mois, la pénurie de professionnels s’étend à plusieurs secteurs et dans divers pays d’Europe : urgences, chauffeurs de bus, métiers de la restauration, enseignement… les tensions sur le recrutement de professionnels n’est à ce titre ni une spécificité de notre secteur ni même de notre pays !
L’une des causes, et il faut s’en réjouir, c’est l’amélioration du marché du travail grâce aux politiques menées sous le précédent quinquennat. Mécaniquement, avec un chômage qui a beaucoup baissé, nous avons forcément moins de candidats. Et ces derniers n’ont, par ailleurs, plus les mêmes attentes ni le même rapport au travail.
L’enjeu d’attractivité figure donc aujourd’hui et plus que jamais au tout premier rang des priorités du Gouvernement. Au cœur de ma feuille de route et dans les politiques prioritaires du Gouvernement se trouve le défi de « Répondre aux difficultés de recrutement et fidélisation dans les métiers de la santé et du social ».
Ce n’est pas qu’une question de moyens. Ce dont nous parlons ce sont des métiers de la solidarité, du lien social, qui sont essentiels et doivent être considérés à leur juste valeur. A cet égard, je veux aujourd’hui sincèrement remercier tous les acteurs qui œuvrent à faire vivre ces métiers.
Parmi les besoins identifiés, 50 000 recrutements sont programmés pour renforcer les équipes dans les EHPAD au cours du quinquennat. Cette trajectoire est une nécessité au regard du besoin de médicalisation de nos établissements et de renforcement des équipes de soins.
Dès le PLFSS 2023 ce sont 3000 postes qui seront ouverts et un effort accru sera mis sur l’attractivité des métiers pour encourager les jeunes notamment à entamer des formations. Ce besoin de recrutement, nous le savons aussi présent dans le secteur de la petite enfance pour accompagner l’ambition d’ouvrir 200 000 places d’accueil supplémentaires et répondre au besoin actuel des parents : trouver des solutions de garde pour les jeunes enfants.
Afin de revaloriser ces métiers, l’Etat, aux côtés des départements, a pris d’ores et déjà des décisions historiques en augmentant de 4 milliards d’euros les rémunérations des professionnels du secteur social et médico-social. Au total, ce sont près de 700 000 salariés qui ont bénéficié d’une revalorisation de 183 € net mensuels, dont 500 000 environ au titre du Ségur et de la mission dite Laforcade et 200 000 suite aux annonces de la Conférence des métiers du 18 février. Afin de reconsidérer la rémunération et la revalorisation de ces métiers, je crois que nous devons sortir des logiques sectorielles. Elles ont été utiles durant un temps mais elles touchent leurs limites aujourd’hui.
C’est pourquoi, j’ai annoncé le 15 septembre un élargissement des mesures prises dans la fonction publique de revalorisation du point d’indice aux salariés du secteur associatif, toutes professions confondues.
C’est une question d’équité et de cohérence, nous devons traiter pareillement public et associatif. Ne pas le faire, c’est prendre le risque de créer des conditions concurrentielles entre les structures et ce n’est pas acceptable.
Aux côtés des représentants des employeurs et des salariés, je souhaite que nous arrivions, à la construction d’une convention collective unique pour le secteur social et médico-social. C’est la condition d’une revalorisation durable des parcours professionnels de l’ensemble des personnels du secteur, y compris techniques et administratifs.
Pour y parvenir, l’Etat et l’Association des départements de France ont annoncé le 18 février 2022 qu’ils sont prêts à mobiliser 500 millions d’euros pour faire aboutir ces travaux. Je veux redire ici mon engagement à faire aboutir ce sujet : on parle depuis trop longtemps de cette échéance, sans cesse repoussée, or les enjeux actuels ne nous donnent pas le luxe de temporiser ou de reporter une fois encore. Nous devons avancer.
Le Conseil national de la Refondation sur le Bien Vieillir, une chance d’avancer ensemble.
Avancer, c’est également coopérer avec les acteurs. Pour cela, nous avons lancé le 11 octobre dernier le Conseil national de la Refondation sur le Bien vieillir qui réunira toutes les parties prenantes. Ceux qui savent sont ceux qui font et nous devons les écouter, c’est ma conviction.
Le travail est donc lancé : trois ateliers citoyens par sous- thématiques vont se réunir entre novembre 2022 et mars 2023 et nous nous donnons rendez-vous en avril pour un grand séminaire de restitution. L’une de ces sous-thématiques « Attirer et fidéliser les professionnels » doit nous permettre de revaloriser les métiers du secteur de l’autonomie, et fait donc pleinement le lien avec la priorité du gouvernement sur ce sujet.
L’idée n’est pas de refaire de la concertation : de nombreuses préconisations existent et il est temps de les prioriser et de les concrétiser. L’heure n’est plus aux constats mais à l’action, ensemble.






