ÉDITORIAL – « Notre ambition, avec le ministre Jean-Christophe Combe, c’est que la situation de handicap ne soit plus un empêchement de vivre sa vie comme on l’entend : ce n’est rien d’autre, au fond, que la promesse républicaine pour tout un chacun. »

Par

Geneviève DARRIEUSSECQ, Ministre déléguée chargée des Personnes handicapées

Depuis la loi de 2005 et la ratification de la Convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées en 2010, notre pays construit progressivement une approche sociale et solidaire du handicap. Celui-ci est devenu un sujet politique largement transversal, au point qu’il figure dans chacune des feuilles de route adressée par Élisabeth Borne aux membres de son Gouvernement. Les politiques du handicap intéressent également les parlementaires, avec qui le Gouvernement entend travailler sur l’ensemble de ces sujets. Plusieurs grands moments nous attendent dans les mois à venir. Ils seront essentiels pour la concertation et la co-construction des politiques publiques avec les personnes concernées, méthodes auxquelles nous sommes très attachés.

Les travaux lancés par le Conseil national de la Refondation concernant l’école, la santé, l’emploi ou encore le bien vieillir, doivent nous permettre de poser les éléments de consensus sur ces sujets. Les personnes en situation de handicap, à travers leurs représentants, participent pleinement à cette dynamique. La Conférence nationale du handicap à venir au printemps 2023, sous l’égide du président de la République, sera l’occasion de construire collectivement un changement de paradigme à la hauteur des attentes des personnes en situation de handicap. Car les défis auxquels nous faisons face restent de grande ampleur.

Il faut d’abord progresser sur l’accessibilité de notre environnement et de notre société. Cela vaut bien sûr pour l’accessibilité physique des bâtiments et des transports, mais cela vaut aussi pour l’ensemble des services rendus aux citoyens, à travers le numérique et les services téléphoniques notamment.

Il faut ensuite simplifier les démarches pour faciliter le quotidien des personnes. Le précédent quinquennat a donné une impulsion majeure en ce sens, en permettant par exemple l’attribution de droits à vie et en travaillant à l’amélioration des délais de traitement des procédures par les MDPH. Les politiques publiques du handicap demeurent toutefois trop lourdes, trop complexes, trop mal comprises et, par conséquent, trop peu efficaces. Il faut en particulier que la coordination passe davantage par les acteurs au service des personnes en situation de handicap et non par les personnes en situation de handicap elles-mêmes, pour ne plus faire peser la charge administrative sur ces dernières.

Il faut enfin renforcer l’accès aux droits pour élargir notre palette d’intervention. Nous avons ainsi mis en place des prestations de compensation pour la parentalité ou pour les personnes avec un handicap psychique, cognitif ou avec un trouble du neuro-développement. En 2023, nous financerons un nouveau forfait de soins de rééducation et de réadaptation, remboursés par l’Assurance maladie, à destination des enfants polyhandicapés ou paralysés cérébraux.

Mais il s’agit aussi de construire une véritable logique de parcours qui permette de s’adapter à la vie des personnes en situation de handicap de la manière dont elles entendent la vivre, qu’il s’agisse de choisir son lieu de vie ou d’accéder à une formation ou à un emploi.

Notre ambition, avec le ministre Jean-Christophe Combe, c’est que la situation de handicap ne soit plus un empêchement de vivre sa vie comme on l’entend : ce n’est rien d’autre, au fond, que la promesse républicaine pour tout un chacun.