Fondation reconnue d’utilité publique habilitée à recevoir des dons et des legs, de renommée internationale, l’Institut Curie s’est inscrit depuis plus d’un siècle dans une dynamique continue d’innovation, de développement de la recherche, permettant d’accélérer les découvertes et d’améliorer traitements et qualité de vie des patients atteints de cancer. Accueillant plus de 54 000 patients par an, pionnier dans sa démarche, ce premier centre de lutte contre le cancer français s’appuie sur de la recherche fondamentale pour développer de nouvelles approches thérapeutiques innovantes. Ainsi sur ses trois sites (Paris, Saint-Cloud et Orsay) se rassemblent et s’unissent laboratoires de recherche et services hospitaliers de pointe, chercheurs, médecins et soignants autour de missions majeures : recherche, soins, transmission et enseignement.
Quel est le rôle de l’IC et sa place dans la recherche en France et au niveau international ?
L’Institut Curie est né il y a un siècle dans la volonté d’une femme, Marie Curie, et de l’importance d’une cause, la lutte contre le cancer. Tout en faisant pleinement partie des Centres de Lutte contre le Cancer, il bénéficie d’une place très particulière que ce soit en France ou sur le plan international. De fait son rôle, sa culture et sa singularité le mettent au cœur du modèle organisationnel.
Nos fondements sont ceux de la recherche, à même d’améliorer la prise en charge des patients et d’enrichir les connaissances scientifiques et cliniques. En tant qu’Établissement de Santé Privé d’Intérêt Collectif (ESPIC), et membre de la Fédération Hospitalière de FHF, l’Institut Curie a une offre de soins et d’enseignement très étendue et rayonne à l’international.
Nos équipes de recherche sont interdisciplinaires depuis de longues années, les chercheurs travaillent en collaboration étroite avec les cliniciens et les soignants, sur la base de programmes communs et multidisciplinaires. Ce modèle que nous avons instauré, reconnu internationalement, est source d’innovation et d’excellence au service de chaque patient.
De même, en 2023, le label d’excellence « Comprehensive Cancer Centre » nous a été décerné une seconde fois par l’OECI (Organisation des instituts européens du cancer), ce pour une durée de cinq ans.
Ces reconnaissances illustrent le fait que nous sommes tout à la fois un haut lieu de la prise en charge thérapeutique des cancers grâce à un ensemble hospitalier à la pointe de l’innovation, et un centre de recherche en cancérologie grâce à un centre de recherche constitué de 13 unités mixtes de recherche en co-tutelles avec le CNRS, l’Inserm et les principales universités d’Île-de-France.
Les travaux de nos équipes sont profondément interdisciplinaires, intégrant les domaines de la biologie, de la chimie, de la physique, des mathématiques et de la bioinformatique. Ce socle scientifique ancré entre chercheurs de différentes disciplines est singulièrement enrichi par la confrontation constante et continue avec la réalité clinique.
En quoi la recherche fondamentale permet-elle de faire avancer les prises en charge thérapeutiques ?
Marie Curie disait « Dans la vie, rien n’est à craindre, tout est à comprendre. » Appliqué au domaine de la santé, cela signifie que l’innovation prend ses racines dans une meilleure compréhension biologique.
C’est en effet la caractérisation des processus fondamentaux et la caractérisation des mécanismes dérégulés au cours du développement d’une pathologie qui permettent de conceptualiser de nouveaux outils diagnostiques ou thérapeutiques.
L’exemple de notre recherche en radiothérapie, qui est strictement liée à l’histoire de notre Institut grâce aux travaux de Marie Curie et de Claudius Regaud, reste une parfaite illustration de cette démarche. Il y a quelques années, une équipe de notre Institut travaillait sur la réponse aux radiations de cellules en culture.
Cette équipe, conduite par le chercheur Vincent Favaudon, a mis en évidence une réponse différente des cellules normales et cancéreuses, après exposition à des radiations délivrées en très courts temps.
Cette observation expérimentale, réalisée par des physiciens et des biologistes, a eu des conséquences thérapeutiques directes, puisqu’elle a abouti à la mise au point de nouvelles approches de radiothérapie, aujourd’hui en développement clinique.
À l’Institut, l’interdisciplinarité s’exprime de la même manière dans nos recherches sur les immunothérapies ou la modélisation des processus métastatiques. Ces interactions constantes entre les équipes de recherche fondamentale, translationnelle et clinique, entre physiciens, biologistes et médecins, sont la clé de nos réussites scientifiques et innovations au bénéfice des personnes malades.
Quels sont les défis aujourd’hui de l’Institut Curie ?
Les cancers représentent la première cause de décès dans notre pays. Pour faire face aux défis imposés par cet état de fait, il est essentiel que l’Institut Curie, qui est une fondation reconnue d’utilité publique, puisse bénéficier des moyens nécessaires à la poursuite de ses missions de recherche, de soins et de transmission des savoirs.
Au-delà des financements publics, la générosité du public et les legs constituent un soutien fondamental, nous permettant de mener à bien nombre de projets.
En tant que Président de Directoire, mon engagement est de poursuivre la mobilisation de l’Institut sur tous les champs de l’innovation et de l’excellence, au service de chaque patient dans notre combat contre le cancer.
Nous avons récemment réexaminé nos ambitions et nos objectifs dans notre plan stratégique, intitulé « Curie 2030 ». Tous les collaborateurs ont été associés dans une démarche participative et pluridisciplinaire, fidèle à l’esprit de l’Institut et à notre cercle vertueux recherche-soin au profit des patients.
Il porte en lui une vision profondément humaniste qui met l’humain au cœur de l’ensemble de nos activités et s’articule autour des mots-clés : outils, humain, recherche, soins et transmission.
Les outils, quels qu’ils soient, allant des hautes technologies avec du matériel de pointe, en passant par les innovations thérapeutiques et l’intelligence artificielle, ne que nous n’avons de cesse de développer davantage, ne sont ni que les moyens à même de servir notre ambition et nos missions.
Lorsque j’évoque l’humain, je pense évidemment aux patients et à nos capacités à leur redonner l’espoir de guérison et d’apaisement, mais aussi à nos propres équipes, qui s’engagent chaque jour dans un objectif commun, celui d’améliorer les connaissances, le diagnostic, les traitements et les soins pour une meilleure qualité de vie au travail et au meilleur espoir pour leurs patients.
Enfin, notre recherche, qui bénéficie au patient, nous conduit chaque jour à exceller, mieux comprendre et mieux soigner.
Mais dans ce champ, recherche et l’épanouissement des équipes de soins et scientifiques, n’ont de sens que si l’innovation demeure au service des patients, ce qui reste notre boussole.
Fidèle à notre vision stratégique, la volonté de générer de l’espoir, d’innover et de faire avancer la médecine, tout en gardant nos valeurs humaines et notre éthique, fait écho à ce que notre pionnière Marie Curie entendait lui conférer dès les prémices de notre histoire.
