Geneviève Darrieussecq : Stratégies de lutte contre le cancer

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Geneviève Darrieussecq, Ministre de la Santé et de l’Accès aux soins

Vous consacrez, dans cette édition de La Voix du Parlement, un dossier à la santé publique et plus particulièrement à la lutte contre le cancer. Sujet qui, en tant que ministre de la Santé et de l’Accès aux soins, fait partie intégrante de mon action. Face au cancer, première cause de mortalité en France, je m’inscris dans les pas de mes prédécesseurs pour poursuivre la mise en œuvre de la stratégie décennale de lutte contre les cancers 2021-2030. Nous devons mettre tous les moyens nécessaires pour faire diminuer le nombre de cancers en agissant sur les temps longs : celui de la prévention. Nous soignons très bien, souvent beaucoup mieux qu’ailleurs. Mais nous prévenons parfois moins bien, et ne dépistons pas assez tôt. Face aux cancers, l’approche préventive est pourtant indispensable et se révèle décisive dans de très nombreux cas.

En pratique, 40% des cancers pourraient être évités grâce à des habitudes de vie plus saines. Parce que la première manière de soigner le cancer est de faire en sorte qu’il ne se déclenche pas, les différents plans qui se sont succédé ont permis de progresser dans de nombreux domaines : la consommation de tabac et d’alcool, l’alimentation, l’activité physique ou encore le soleil.

En matière de prévention, je tiens aussi à souligner l’importance de la campagne de vaccination gratuite contre les papillomavirus humains (ou HPV) mise en œuvre dans les collèges cette année. C’est une avancée importante qui permettra à moyen terme de diminuer toujours davantage l’incidence de certains cancers comme ceux du col de l’utérus. Par ailleurs, le calendrier de vaccination a été simplifié pour en faciliter l’adhésion. Tous ces progrès, toutes ces mesures, visent des progrès significatifs sur les cancers évitables. Ils reposent sur des leviers puissants et sont complémentaires des dépistages organisés.

En la matière, la France a fait le choix d’un parcours de santé articulé autour de trois dépistages organisés : pour les cancers du sein, du côlon-rectum et du col de l’utérus. Ces programmes gratuits permettent une détection précoce des cancers, et augmentent, ce faisant, considérablement les chances de guérison. L’Assurance maladie et Santé publique France pilotent ces campagnes de prévention depuis le début et j’ai souhaité que cette stratégie de détection soit prolongée et pleinement accompagnée à travers les territoires. C’est la raison pour laquelle les indicateurs publiés montrent que nous progressons, et que le programme organisé de dépistage du cancer du col de l’utérus est entré dans sa quatrième année.

Enfin, pour conclure, je voudrais insister sur le fait que la santé en général et en particulier pour ce qui touche au cancer, est d’abord une aventure collective, celle des professionnels de santé qui se mobilisent au quotidien, mais aussi celle des associations que je veux ici saluer. Comme ministre de la Santé et de l’Accès aux soins, mais aussi comme médecin, j’ai toujours eu à cœur de travailler avec les collectivités locales et les associations qui œuvrent pour la santé publique à l’échelle locale, j’ai pleinement conscience de leur importance.