Une politique de défense volontariste, à la hauteur des enjeux sécuritaires

Entretien avec

Téné Birahima OUATTARA, Ministre d’Etat, Ministre de la Défense de Côte d’Ivoire

Loin de toute bureaucratie, c’est sur le terrain que le Ministre d’État, Ministre de la Défense, Téné Birahima Ouattara n’a de cesse de prendre la mesure des enjeux et défis auxquels il fait face. S’imprégnant inlassablement des réalités des militaires, il va à leur rencontre afin d’apporter des réponses tant matérielles qu’humaines. Fier des femmes et des hommes de son armée, de leur mobilisation sans faille au service de la paix non seulement nationale, mais aussi internationale, compte tenu des évolutions au Sahel, il est mobilisé autour de son efficience maximale, dans une démarche volontariste, conduite et voulue par le Président de la République, SEM Alassane Ouattara, Chef Suprême des Armées. Face aux enjeux sécuritaires, portant une vision commune des conditions de paix, les coopérations avec la France et son homologue Sébastien Lecornu sont renforcées dans une relation de réciprocité d’excellence sans équivoque.

Vous êtes Ministre d’État, Ministre de la Défense, quelles sont vos priorités ?

Dès mon arrivée au département de la défense, nombreux chantiers prioritaires se présentaient à moi. Il s’agissait en premier lieu de poursuivre l’œuvre de construction d’un outil de défense à la hauteur des enjeux sécuritaires nouveaux pour notre pays.

Cela comprenait aussi bien le renforcement des capacités opérationnelles, la qualité des ressources humaines que l’amélioration de l’environnement de travail des hommes et des femmes, premiers acteurs de la mise en œuvre de cette politique de défense. Dans ce cadre, des efforts ont été faits pour acquérir aussi bien des moyens de mobilité en nombre, des moyens en termes d’armement et surtout des équipements performants dans le domaine du renseignement, à même d’anticiper les menaces.

Concernant plus spécifiquement la qualité des ressources humaines, l’entraînement, l’instruction et le renouveau des effectifs s’imposaient. Concernant l’environnement de travail, des efforts sont faits en continu afin de mettre à la disposition des troupes des équipements individuels, tout en créant ou réhabilitant de nouvelles, quant à elles existantes. Notre objectif est surtout de maintenir autour du militaire une bonne qualité de vie sur son lieu de travail.

Vous êtes allé à la rencontre des militaires ivoiriens sur le terrain. À quelles problématiques majeures sont-ils confrontés ?

Lorsque j’ai entrepris ma tournée des casernes et des zones d’engagement, j’ai été frappé par l’enthousiasme de ces femmes et de ces hommes, qui aspiraient essentiellement à donner le meilleur d’eux-mêmes dans un environnement, somme toute perfectible.

Pour toutes et tous, il s’agissait de disposer de conditions efficientes, leur permettant de mieux servir et donner plus de sens à leur engagement dans la défense de la patrie. La cohésion entre eux est remarquable.

Les problématiques concernent notamment la zone opérationnelle nord où il faut renforcer la protection des hommes d’où la construction en cours de nombreux cantonnements et le redimensionnement des forces pour un maillage encore plus pertinent d’une part, et la mise en place de solutions au phénomène d’IED d’autre part.

Quelle est la nature de votre coopération avec votre homologue français ?

J’entretiens d’excellentes relations avec Sébastien Lecornu, notamment concernant notre coopération militaire. Je voudrai ici saluer la parfaite convergence de vue sur de nombreuses problématiques sécuritaires sous-régionales notamment.

Cette coopération s’est renforcée au vu de la nouvelle configuration dans le Sahel. Elle se traduit à la fois par un partenariat militaire opérationnel entre les troupes françaises et les militaires ivoiriens mais aussi sur un échange d’informations sécuritaires.

Pour l’année 2022, ce sont ainsi pas moins de 3 500 militaires ivoiriens qui ont éprouvé leurs savoir-faire aux côtés de leurs homologues français et 243 autres qui ont pu renforcer leurs capacités dans des écoles nationales à vocation régionale d’inspiration française ou dans l’Hexagone. On ne peut pas trouver meilleure expression de la qualité de cette coopération.

Quels sont vos principaux défis ?

Mes défis principaux sont bien évidemment d’ordre sécuritaire au regard de la situation nouvelle dans le Sahel. L’évolution de la menace terroriste est très suivie et impose une adaptation de posture de notre part. Cela exige de nous une cohérence capacitaire à même d’apporter une réponse multidisciplinaire, avec des spectres larges et variés à ce fléau.

Ces démarches sont facilitées par l’action gouvernementale, qui a mis en œuvre une sorte de plan Marshall dans la zone opérationnelle nord. Il a pour vocation de créer un pool économique visant à détourner la jeunesse des chants de sirène éventuels des djihadistes.

Notre action est ainsi facilitée par le Programme Social du Gouvernement, qui en est à sa deuxième phase (PS-GOUV2). Pour l’heure, sous le leadership du Président de la République, Chef suprême des Armées, les résultats sont satisfaisants.

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